Vous ne trouvez pas que ça faisait longtemps ? Et oui, mes articles à propos des problèmes de recyclage des capsules Nespresso dataient un peu. Aujourd’hui il y a du nouveau. Je n’ai pas encore trouvé mon café remplaçant (je n’ai pas vraiment chercher, j’avais ma réserve de capsule à épuiser) mais je suis tombé sur une interview d’Arnaud Deschamps, directeur général de Nespresso France : « On souhaite cotiser, mais aussi s’impliquer, pas question pour nous de faire du « greenwashing ». Le recyclage est un investissement très important pour nous. » Je m’étouffe.
Greenwash-quoi ? Le greenwashing (en français, éco-blanchiment ou blanchiment écologique) est un procédé de marketing utilisé par une organisation pour se donner une image écologique responsable… alors que plus d’argent est investi en communication « verte » (la couleur verte symbolisant ici l’écologie) qu’en actions réelles en faveur de l’environnement.
George Clooney doit coûter cher. Ceci dit on le voit jamais recycler sa capsule.
« Nous avons donc mis en place 2500 points de collecte, dans nos boutiques mais aussi dans des déchetteries et dans la plupart des Mondial Relay où l’on se fait livrer nos capsules. Et nos coursiers peuvent rapporter les capsules usagées. On a calculé que 85% de nos clients disposent désormais d’un point de collecte près de chez eux. Cela nous permet déjà de récupérer près de 15% des capsules. En Suisse, où nous avons développé notre propre réseau dès la fin des années 1980, nous en sommes aujourd’hui à 1800 points de collecte et 60% de capsules collectées. » Et combien de ces points de collecte fonctionnent réellement – quand on sait que de nombreux petits commerçants n’ont pas été équipés, que la plateforme téléphonique Nespresso ne sait pas répondre et que donc la liste des points de collectes Nespresso publiée à grand renfort de communication n’est pas à jour ?
Si à l’avenir on peut, comme cela semble être le projet, mettre ses capsules usagées dans le bac jaune, pourquoi pas. Toute solution de recyclage facile est bonne. Surtout si Nespresso s’investit financièrement. Au delà des capsules Nespresso, c’est toute la question du recyclage de l’aluminium alimentaire qui est posé. En effet, aujourd’hui seul les éléments de plus de 7cm sont recyclés lors de leur dépôt dans le bac jaune, comme les canettes par exemple. Tous les plus petits emballages sont enfouis. D’autres sociétés, comme le groupe Bel (qui produit notamment la Vache qui rit et son emballage en papier d’alu), sont donc intéressés par ce dispositif. Et en sont financeurs. Le dispositif est expliqué dans l’interview.
Bref, il y a du bon mais ça ne peut m’empêcher de faire grincer les dents de la consommatrice qui est en moi.
– Retrouvez l’interview d’Arnaud Deschamps sur BienBeauParis.
– Et pour en savoir plus sur l’implication de Nespresso dans le développement durable, retrouvez l’article de Yann Graf sur Economiemagazine.fr : Nespresso Ecolaboration, du green washing ?
Et les images ? C’est le projet Nespresso-Battery du Studio Mischer’Traxler, gagnant du concours organisé par Nespesso Autriche pour la Vienna Design Week 2010, autour du thème du recyclage de l’aluminium.
Je connais une commerçante qui était référencée sur leur site comme point de collecte… elle n’était même pas au courant !!! imagine sa tête lorsqu’elle a vu débarquer des personnes avec leur poche pleine de ca.
(ajouté sur Facebook / mardi 1er février à 23h02)