Frugalité

Ce soir j’ai rencontré la frugalité. C’est accompagnée de Michel Onfray que je suis tombée sur Dominique Leglu, directrice de la rédaction de Science et Avenir, dans son numéro d’octobre. Et ils ont eu dans ma tête un dialogue sur la frugalité. Et ça ne s’invente pas.

Modération, tempérance et frugalité ou comment mourir de son vivant

J’ai repris la lecture du livre de Michel Onfray, La Raison gourmande. Quand le philosophe hédoniste, également connu par les gastronomes pour avoir institué les Université Populaire d’Argentan, s’intéresse au sens qu’est le goût, c’est une mine de savoir, d’histoire et de références qui se rencontrent dans un livre de poche dont je ne saurais que conseiller la lecture.

Ce soir dans le métro, j’en suis à la partie de l’ouvrage intitulée « Célébration de la part des anges ». La part des anges, l’évaporation d’alcool qui est indissociable de la fermentation lors de l’élaboration du cognac… Ce que l’alcool perd pour gagner en équilibre et en qualité. Il évoque la  frugalité des hygiénistes et des évangélistes.

« Au invocations baudelairiennes : du vin et du haschisch, ils répondent par des incantations : du rien et des pois chiches. Mâtinés de prêtres et de médecins, les diététiciens et leurs ancètres proposent les moyens d’une vie longue par de courtes jubilations qu’il faudrait réduire au rang de zéro.(…) Il s’agit de mourir de son vivant, en quelque sorte, pendant qu’il en est encore temps. (…) Ne pas boire, ne pas manger. Ou si peu, le nécessaire, et encore, avec l’invitation à associer tous les plaisirs de la gastronomie à des péchés. »

Frugalité, science et théorie de la consomm’action

19h50, correspondance. Je passe devant le Relay du coin et la couverture de Sciences et Avenir du mois d’octobre 2009 attire mon attention. Une pomme et un slogan : « mangez sain en protégeant la planète ». Certes. Je feuillette. J’achète. Je troque pour mon trajet en bus Michel Onfray contre Dominique Leglu qui titre son édito « Frugalité », c’est un signe.

« Frugalité. C’est une de ces tendances d’abord partagées par ce qu’on appelle des cercles d’avant-garde – d’autres diraient militants – et qui finissent par émerger au grand jour, auprès d’un public plus large. Non seulement il vaut mieux «manger sain», mais il convient aussi de «préserver la planète». En clair de ne pas épuiser ses ressources, attenter à ses grands équilibres. (…) Les scientifiques pensent déjà avoir apporté la preuve, dans le domaine strict de la nutrition, que manger moins permet aux organismes de vivre plus longtemps. »

Frugalité de toutes époques

Je rentre chez moi. La frugalité me suit.
Je ne peux m’empêcher de trouver un certain prosélytisme dans tous les discours sur les bienfait de la frugalité. Je ne me lancerais pas dans une éloge du dispendieux et de l’irréfléchi. Mais s’il est important d’être averti, la culpabilité est une valeur trop répandue et trop facile en matière de développement durable.

Je suis bio friendly, enfin surtout copine avec mon maraîcher qui fait pas de bio mais que du local. Je tâche de ne pas avoir un comportemment stupide en appliquant à ma propre vie quelques principes de bases – ces gouttes d’eau qui pourraient finir par faire une mare. Je m’informe, un minimum. Et je prend plaisir aux excès qui parfois font le genre humain.

Un homme demande à son médecin :
– Docteur, j’aimerais vivre le plus longtemps possible. Que faire ?
– Et bien arrêter de boire, de fumer et de baiser.
– Ah oui, et je vivrai plus longtemps ?
– Je ne sais pas, mais le temps vous paraîtra beaucoup plus long.

BONUS : Télérama – Et la frugalité sauva le monde
La crise modifie le comportement des consommateurs, paraît-il. Les Français sont-ils devenus écolos, humbles, adeptes de la frugalité, quoi ? Ne serait-ce pas plutôt qu’ils ont les poches vides ? 11 mai 2009

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