Je rentre à l’instant après une découverte aussi amusante qu’inattendue : le dîner en blanc. Ballade entre amis dans le jardin des Tuileries, nous décidons de remonter jusqu’à la Concorde… Les jardins sont vides, il fait bientôt nuit. Une clameur monte des rues, et pourtant il n’y a aucune finale de coupe du monde à l’horizon. Entre curiosité et envie de faire demi-tour pour rentrer plus vite, nous nous approchons des grilles, passons les portes du jardin et nous voici immergés dans le dîner en blanc 2009…
Le dîner en blanc est une institution. Alors j’ai tendu l’oreille vers un homme qui expliquait le pourquoi du comment.
Il y a une vingtaine d’année, des amis un peu fauchés voulaient se réunir pour dîner. Puisque les bons restaurants n’étaient pas à la portée de leur bourse, ils décidèrent de se faire beau et d’aller dîner dans les beaux quartiers… mais dehors. Ils se donnèrent rendez-vous l’année suivante, puis l’année suivante, chaque fois les initiés ramenant de nouveaux invités. Aujourd’hui, il y a 10000 amis d’amis.
Enfin, l’histoire des origines est peut-être sensiblement différente : une bande d’amis, majoritairement mariés et anciens officiers de la Marine, décident en 1988 d’organiser un banquet élégant tout en blanc sur la pelouse de Bagatelle. Les dames remettent (ou essayent de remettre !) leur robe de mariée.
Bref, le concept du dîner en blanc existe depuis 21 ans et fleuri chaque année dans un lieu prestigieux de Paris.
C’est un dîner très chic en définitive. Une sorte de flashmob avant l’heure – beaucoup plus bcbg, vous l’admettrez, qu’une freeze sous la tour Eiffel.
Nous croisons un trentenaire qui nous explique que seulement 10 personnes connaissent à l’avance le lieu de rassemblement. C’est un secret jalousement gardé, sans lequel cet événement ne pourrait réussir. Ensuite une organisation pyramidale et minutée, des points de ralliement éparses, des cars réquisitionnés pour guider les invités au lieu du dîner… En quelques minutes se dresse un immense banquet. Nappes blanches et chandeliers, grands crus et champagnes, chacun apporte le nécessaire et les traiteurs de la capitale sont tous dévalisés. Et des musiciens accompagnent ça et là cette soirée.
Alors pour finir, un appel. Si vous êtes parmi mes amis intronisés dans le cercle des dineurs en blanc, n’hésitez pas à m’inviter, ce sera un plaisir que de préparer un pique-nique chic pour l’occasion.
> site officiel des dîners en blanc (white dinner)
> amusante cette note d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre
> un reportage de Rue89 sur l’édition 2008
BONUS : une amie qui était avec moi a eu la bonne idée de prendre de vraies photos avec un vrai appareil. Elle a également rédiger une note à ce sujet. Cliquez ici pour découvrir sa vision de ce dîner.